mercredi 13 juin 2012

A STRASBOURG, LE 12 JUIN 2012 :

Une dizaine de députés européens – luxembourgeois, espagnols, belges et français – autour de Pervenche Berès : la présidente de la commission emploi et affaires sociales au Parlement européen n’était pas seule, hier à Strasbourg, pour recevoir une délégation d’ArcelorMittal. Une délégation européenne détachée par la FEM, la Fédération européenne de la métallurgie. « Ça faisait des mois que l’on souhaitait une table ronde entre syndicats et parlementaires européens, rappelle Philippe Verbeke (CGT), parce que nous avons besoin d’une réponse européenne. » Edouard Martin (CFDT) confirme qu’un contact était souhaité avec le commissaire à l’industrie, Pervenche Berès devrait faire le lien. L’échange a permis aux représentants des différents sites de « poser les enjeux et notre vision. On est tous dans le groupe et on fait le même constat : Mittal privilégie son activité minière », considère Philippe Verbeke. « Il veut détruire l’industrie européenne et mettre les pays en concurrence », ajoute Edouard Martin. Les deux hommes ont estimé avoir bénéficié, hier, d’une « oreille attentive », d’ailleurs « on a prévu de se revoir assez rapidement pour poursuivre les échanges », assure Edouard Martin. L’idéal serait que cela se fasse en présence de parlementaires des neuf pays dans lesquels Mittal est présent. Et qu’à terme, « Strasbourg puisse faire pression sur la commission de Bruxelles ». L’Europe n’a pas de baguette magique mais les parlementaires peuvent au moins rédiger une directive pour éviter de telles dérives industrielles. Peut-être pourraient-ils même « oser » convoquer les décideurs du groupe pour leur poser quelques questions sur leur stratégie. De ces discussions, des pistes ont émergé, elles doivent être confortées, mais rapidement. « On a essayé de démontrer le degré d’urgence, reprend Philippe Verbeke, il faut une intervention rapide. » La CGT souhaite des mesures coercitives, en jouant par exemple sur les quotas de CO 2. Il faudra aussi tenir compte d’un dernier constat, amer : « L’attitude de Mittal à Florange a beaucoup refroidi l’Europe sur les fonds Ulcos… »

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