dimanche 29 juillet 2012

LE RAPPORT FAURE :

«Viable, fiable et rentable.» Tels sont, selon les syndicats, les termes employés par le rapport d'une mission d'expertise sur le site d'ArcelorMittal à Florange, où les deux hauts fourneaux sont toujours à l'arrêt. Remis vendredi au ministre du Redressement productif, ce rapport indique que le site intégré (filière chaude et froide) est «viable, fiable et rentable» et qu'il nécessite un investissement de 400 à 500 millions d'euros. Le rapport préconise un plan d'investissement rapide Le rapport a été mené sous la houlette de Pascal Faure, vice-président du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies. Décidée début juin, la mission a examiné «les évolutions du marché de l'acier en France et en Europe, puis a dégagé les pistes permettant d'assurer un avenir industriel et économique pérenne au site sidérurgique de Florange», explique un communiqué du ministère. Selon le ministère, le document «met en évidence les atouts du site intégré de Florange, idéalement localisé par rapport à ses grands clients, notamment automobiles, et qui se distingue par la technicité des aciers à haute valeur ajoutée produits par ses chaînes à froid, fruits des innovations du centre de recherche et développement voisin de Maizières-lès-Metz». Selon une note de synthèse obtenue par l'AFP, le rapport prône aussi «un plan d'investissement rapide» pour le site «pour compenser les retards» des dernières années et une «prise de décision rapide» pour «conforter (son) avenir et restaurer la confiance». Les syndicats satisfaits du rapport Les représentants syndicaux, qui ont rencontré le ministre Arnaud Montebourg vendredi pendant plus de trois heures, se sont dits «satisfaits», à l'instar d'Edouard Martin (CFDT) qui «craignait un essoufflement du gouvernement sur le dossier». «Il faut que les choses aillent très vite», a réagi François Pagano (CFE-CGC) : «Humainement, pour les salariés car ils sont usés, et industriellement car les outils sont à l'arrêt depuis des mois et puis, sortir 5-6 millions pour une filière à l'arrêt, ça ne peut plus durer». «Nous sommes désormais sûrs que le gouvernement a les mêmes priorités que nous : de lever les incertitudes et de travailler pour convaincre Mittal de se positionner - soit il investit, soit il délaisse la filière sidérurgique», a-t-il renchéri. Le rapport Faure préconise l'instauration «sans délai» d'un «véritable dialogue stratégique» entre l'Etat et le groupe ArcelorMittal. Mais en cas de «divergence irréductible», «il conviendrait d'examiner les perspectives d'évolution de l'actionnariat et le périmètre correspondant», dit-il. Selon les syndicats, le ministre a évoqué divers scénarios, dont celui d'un repreneur (plusieurs se sont déjà manifestés) dans l'éventualité où Mittal délaisserait le site lorrain. ArcelorMittal prend note de l'invitation de Montebourg De son côté, la direction d'ArcelorMittal a indiqué avoir reçu vendredi le rapport. «Le rapport reconnaît que la situation européenne de l'acier est préoccupante avec une demande structurellement en baisse», a déclaré la direction dans un communiqué. «Le groupe tient à réaffirmer son engagement vis-à-vis de la France qui reste un pays stratégique pour le groupe», poursuit la direction qui ajoute avoir «également pris note de l'invitation du ministre Arnaud Montebourg à «engager une discussion stratégique» et se dit «prête à poursuivre le dialogue de manière constructive». Selon les syndicats, le ministre leur a indiqué que le président Hollande s'occuperait personnellement du dossier et rencontrerait en août le patron Mittal, une information toutefois démentie par l'Elysée.LeParisien.fr

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