mardi 30 avril 2013

"Loi Florange" : peut-on pousser à céder un site rentable ?


3'CHRONO - La proposition de "loi Florange" visant à sauver les sites rentables est déposée mardi à l'Assemblée.
Attendue de longue date par les syndicats, la proposition de loi socialiste sur la reprise des sites rentables va être déposée mardi à l'Assemblée nationale et devrait être voté dès cet été. Baptisée par certains "loi Florange" (François Hollande l'avait promise aux salariés de la sidérurgie durant la campagne présidentielle), son but est d'inciter fortement les entreprises qui ne veulent plus exploiter un site industriel rentable à le céder à un repreneur.
Quel est le but de cette loi ? La loi de sécurisation de l'emploi, qui doit être adoptée définitivement le 14 mai prochain, prévoit déjà certaines contraintes. L'entreprise qui envisage de fermer un site a ainsi l'obligation de rechercher un repreneur et doit rendre des comptes là-dessus aux élus du Comité d'entreprise. Mais que se passe-t-il si l'entreprise y met de la mauvaise volonté ? Ou si l'entreprise préfère fermer le site plutôt que de le revendre à des repreneurs concurrents qui ont fait des offres ? Pour l'instant, rien n'est prévu. La proposition de loi déposée mardi vise donc à éviter ce type de mauvaise volonté. "Le patron aura trois mois pour retrouver un repreneur", explique François Brottes, président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée. "S'il ne trouve pas de repreneur, soit il a mal cherché, soit il n'y en a pas de possible parce que, effectivement, le site n'a peut-être pas de rentabilité."
Peut-on obliger l'entreprise à vendre ? Les députés socialistes ont étudié de près la question et ont dû se rendre à l'évidence : non. Car ce serait contraire à deux principes garantis par la Constitution le droit de propriété et la liberté d'entreprendre.
Comment la mesure contourne-t-elle le problème ? La voie qui a été choisie par les députés PS est donc celle de la pénalisation financière. Si le tribunal de commerce saisi par les salariés au bout de trois mois constate que le maximum n'a pas été fait pour trouver un repreneur, le texte prévoit une sanction pécuniaire pouvant aller jusqu'à 20 smic par salarié concerné. Une sanction qui peut ainsi monter jusqu'à 30.000 euros, et qui viendrait s'ajouter aux mesures d'accompagnement prévues dans le plan social. De quoi faire réfléchir les entreprises. La proposition de loi prévoit que cela s'applique aux entreprises d'au moins 1.000 salariés dans le monde et aux sites d'au moins 50 salariés.
Peut-elle sauver des entreprises ? Selon le PS, plusieurs fermetures de sites auraient pu être évitées avec cette loi, à l'image de Gandrange, ou de l'usine Produits céramiques de Touraine (PCT) de Selles-sur-cher par exemple. Début 2012 également, le propriétaire finlandais de la papeterie M-Real, dans l'Eure, avait choisi de fermer le site malgré l'existence de plusieurs offres de reprise. Finalement, c'est le conseil général de l'Eure qui a racheté le site pour le revendre aussitôt à un industriel thaïlandais. Mais la négociation a duré de longs mois et de nombreux emplois ont été perdus. Et selon la CGT locale, ils auraient sans doute pu être conservés si le groupe avait été obligé à vendre dès le départ.

Explication du volet social ArcelorMittal et réaction au projet de loi "Florange" le 30 avril 2013

mardi 23 avril 2013

Des hommes debout qui se battent pour cela ... c'est aussi cela la CFDT.

Notre détermination est intacte ... l'Acier coulera à nouveau dans la vallée de la Fensch



Rombas. Le R5 et le R7, les deux derniers hauts-fourneaux de la vallée de l'Orne (qui en comptait, au bas mot, une trentaine), au début de leur démolition, fin des années 1990.

L'usine de Rombas était l'une de mes préférées. Les forges de Vulcain, l'absolu sidérurgique. En pleine gloire, il y eut jusqu'à 8 hauts fourneaux côte à côte, des Moloch de 80m de haut, qui coulaient, crachaient, éructaient 24h/24, 365j/an. L'une des plus fortes concentrations sidérurgiques au monde. La vallée était enflammée en permanence, c'était prodigieux.
J'ai passé des centaines d'heures à admirer, sentir ce site. Magie des coulées de fonte nocturnes, ciel rougeoyant.
Photographier les étapes successives de la démolition du R5 et du R7 a été très difficile. C'est comme si j'avais photographié une partie de moi que l'on m'arrachait. Souvent je suis resté des heures entières face aux fourneaux, incapable d'appuyer sur le déclencheur, comme hypnotisé.


Derniers mots avant démolition. Mine de fer, Moyeuvre-Grande, fin des années 1990.


ArcelorMittal: Arrêt définitif des hauts fourneaux de Florange à partir de mercredi 24 avril 2013

Manifestation à Florange le 27 septembre 2012. MATHIEU CUGNOT/AP/SIPA


INDUSTRIE - L'arrêt est entériné...

La direction annonce l'arrêt définitif des hauts fourneaux de Florange à partir de ce mercredi. Ce processus, visant à couper l'alimentation en gaz des tours de chauffe (maintenues en veille depuis octobre 2011), prendra deux jours, mercredi et jeudi.
«L'arrêt des tours de chauffe marque bien le début du lancement de la procédure de mise sous cocon», a déclaré à l'AFP Henri-Pierre Orsoni, directeur général d'ArcelorMittal Atlantique, confirmant des informations obtenues de sources syndicales.
Mittal compte sur le marché français
Lakshmi Mittal, PDG d'ArcelorMittal, déclarait ce dimanche «regretter» la fermeture des hauts-fourneaux de Florange (Moselle) tout en estimant que le coût de l'énergie et du travail en France limite la compétitivité du secteur de l'acier dans le pays.
La fermeture des hauts-fourneaux de l'usine ArcelorMittal de Florange ne remet pas en question la présence du groupe en France, assure toutefois Lakshmi Mittal, qui décrit la France comme «un marché clé» où le groupe compte «rester» et «investir».

http://www.20minutes.fr

mercredi 17 avril 2013

Et la presse en parle ...

Anne Gintzburger

Un an dans la vie des Florange. Une aventure inoubliable. Un documentaire de 90 minutes pour raconter une promesse politique et le combat exemplaire des sidérurgistes lorrains.

Et la presse en parle :

"Les Florange, par instinct de survie, se sont battus comme des beaux diables" (Libération)

"Ils auraient pu renoncer, prendre l'oseille et se taire, ils ont continué à lutter pied à pied, illustrant en ce début de XXIe siècle ce que Victor Hugo écrivait au milieu du XIXe : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent." (Télérama)

"Chasseur d'étoiles signe là un film poignant et rythmé" (L'Express)

"Florange, une histoire d’hommes, de femmes, de rouille et d’os" (Le Républicain Lorrain)

" A leurs côtés toujours on est à leur image, les tripes essorées par l'angoisse et la peur" (Le Monde)

"Ces hommes qui résistent à l'inéluctable, ces insoumis sont les vrais matériaux du film d'Anne Gintzburger et Franck Vrignon qui leur rendent ici un bel hommage" (Nouvel Obs)

Le nouveau documentaire produit par Chasseur d'étoiles sera diffusé ce mardi soir 16 avril, à 20h35 sur     France 5.

Un film signé Anne Gintzburger, Franck Vrignon, Frédéric Klein et Emmanuel Chariéras


jeudi 11 avril 2013

"La promesse de Florange" en avant-première à La Passerelle.


Hier, plus de 300 spectateurs ont assisté à l'avant-première du dernier documentaire réalisé sur le combat des salariés d'Arcelor Mittal, à Florange. Le film, signé par Anne Ginztburger pour France 5, retrace le parcours des métallos, de l'élection de François Hollande à la terrible nuit du 30 novembre 2012.

Un ouvrier d'ArcelorMittal à Florange Bertrand Queneutte © Radio France


Dans la petite salle de La Passerelle à Florange, les applaudissements peinent à s'arrêter. C'est un triomphe, et c'est un soulagement pour Anne Gintzburger. Elle qui craignait que les ouvriers ne se reconnaissent pas dans son film. Elle qui craignait de trahir leur parcours, leur personnalité aussi. Tous ses doutes, toutes ses peurs s'envolent au rythme des claquements de mains. Les ouvriers sont conquis. En larme pour certain(e)s. Difficile, en effet, de revoir une année de combats et de galères. De peines et de désillusions. De promesses non tenues, surtout.

Immergée dans l'acier pendant près d'un an, de la victoire de François Hollande le 6 mai 2012, jusqu'à la nuit du 30 novembre où le premier ministre Jean-Marc Ayrault écarte la possibilité d'une nationalisation du site, Anne Gintzburger dresse le portrait d'une Lorraine qui souffre mais qui refuse de baisser les bras. Le portrait d'ouvriers qui se battent avec leur coeur et avec leurs tripes. Plongée également dans les coulisses de Matignon et de l'Elysée, au coeur des discussions entre les poids lourds du gouvernement et l'Intersyndicale. Des rendez-vous avec Arnaud Montebourg, à la visite du chef de l'Etat. Un documentaire poignant et engagé. Celui d'une journaliste, mais "surtout d'une citoyenne". "Impensable", d'ailleurs, pour la réalisatrice, de présenter le film en avant-première, ailleurs qu'à Florange. Au terme d'une séance bouleversante, le pari de la journaliste est réussi: rendre les métallos fiers de son travail... mais surtout du leur!

Reportage de Bertrand Queneutte 

Bernard Lavilliers de retour à Florange

Soutien de la première heure des métallos, c'est "sans guitare" que le chanteur est arrivé à Florange. Fils de sidérurgiste, ancien sidérurgiste lui-même, Bernard Lavilliers "mène la lutte depuis plus de 30 ans" pour la sauvegarde de l'acier. Touché par le film, il y voit surtout une note et un message d'espoir. Un message adressé aux ouvriers mosellans, mais aussi à ceux de toute la France. Persuadé, aussi, que "l'acier continuera de couler en Lorraine". "Que ce n'est qu'une question de choix". De choix politiques.
Bernard Lavilliers à Florange - Bertrand Queneutte © Radio France

Bernard Lavilliers au micro de Bertrand Queneutte

Au coeur du conflit, Edouard Martin est logiquement au coeur du documentaire. Cependant, plus qu'un portrait de "l'espagnol", c'est l'histoire d'un collectif qu'Anne Gintzburger souhaite mettre en lumière. Un souhait partagé par le leader syndical de la CFDT et par l'ensemble des ouvriers. A l'arrivée, c'est d'ailleurs ce qui ressort des 93 minutes de bobines. La force d'un groupe, la solidarité des uns
envers les autres, des collègues entre eux, des femmes de métallos entre elles. Séquences  émouvantes, notamment, des salariés partageant un repas ou encore de deux femmes au parc avec les enfants et qui, ensemble, font le point et parlent de leur détresse, de la façon dont elle gèrent  l'absence d'un mari scotché sur le piquet de grève.


Interview d'Anne Gintzburger, réalisatrice  

Le documentaire "La promesse de Florange" sera diffusé le mardi 16 avril 2013, à 20h40, sur France 5.

vendredi 5 avril 2013

LE 4 AVRIL 2013 JOURNÉE DE MOBILISATION EUROPÉENNE.

Motion de la fédération européenne IndustriAll déposée en sous-préfecture de Thionville portant sur la sauvegarde des outils de production et des emplois.


jeudi 4 avril 2013

ArcelorMittal: "risques" dans le projet industriel, les syndicats mobilisés ...


Le projet industriel d'ArcelorMittal pour la France comporte des "risques", relève un rapport d'experts présenté jeudi aux représentants des salariés qui entendent utiliser ces conclusions pour demander au gouvernement d'intervenir.

Après de précédents rapports déjà critiques de la fermeture programmée des hauts fourneaux mosellans de Florange, en veille depuis 2011, le rapport d'expertise Secafi apporte de nouveaux arguments aux syndicalistes farouchement opposés à l'arrêt de la filière liquide.

Secafi, mandaté par le comité central d'entreprise, liste les "risques" (sur la qualité, la quantité, les délais et l'adaptation de la production) du projet industriel pour la société Atlantique et Lorraine, dont font partie les sites de Florange (Moselle) et Basse-Indre (Loire-Atlantique).

Le cabinet souligne "les tensions en approvisionnement", notamment à Dunkerque, "la saturation des outils au risque de ne plus disposer d'aucune flexibilité sauf à redémarrer les installations à l'arrêt" et la crainte d'un manque de ressources humaines.

Dans ses conclusions, que s'est procurées l'AFP, Secafi parle de "contraintes industrielles qui individuellement sont surmontables mais combinées risquent fortement de conduire à un échec au regard des objectifs assignés ..."

"La stratégie du groupe va aboutir à un déficit de capacité et poursuivre sa spirale décroissante: la fermeture de la phase liquide de Florange est une mauvaise décision", dit encore le cabinet.

Le projet industriel d'ArcelorMittal avait en partie été dévoilé lors de l'accord conclu avec le gouvernement français, fin novembre. Le numéro un mondial de l'acier y confirmait la fermeture des hauts fourneaux de Florange, entraînant la disparition de 621 postes directs, mais s'engageait à investir 180 millions d'euros sur 5 ans sur le site. Sont également prévus des transferts d'activités entre Florange et Basse-Indre.

ArcelorMittal a dû prendre des mesures "pour protéger l'entreprise dans le contexte difficile que connaît l'Europe aujourd'hui" et "est engagé à assurer un avenir durable à ses activités en Europe", assure la direction.

Alors que les hauts fourneaux cristallisent les tensions à Florange, la direction assure que les installations "ne seront pas arrêtées et mises sous cocon avant la fin du processus d'information consultation, à l'exception de celles qui présentent un risque pour le personnel", soit après le CCE du 11 avril.

"Le gouvernement peut changer son fusil d'épaule"

Selon Secafi, ArcelorMittal table sur "un rebond potentiel de la demande en Europe de 20 millions de tonnes à l'horizon 2017", mais a "déjà réduit sa capacité de 7 millions de tonnes".

"Or en 2017, on ne sera plus capable de fournir ces quantités et la France va devenir importatrice. C'est scandaleux!", déplore Norbert Cima, élu FO au CCE.

La CGT dénonce elle "la spirale destructrice" du projet "qui ne tient pas la route", qui est "totalement invalidé par le rapport Secafi", selon Philippe Verbeke. Le délégué CGT a souhaité que l'Etat s'appuie sur ce rapport "pour revoir sa copie".

"Le gouvernement peut changer son fusil d'épaule et mettre cet accord pourri à la poubelle!", abonde M. Cima.

Une délégation CGT, CFDT, CFE-CGC, FO devait plaider auprès du ministère du Redressement productif à 17H00 un moratoire sur les restructurations, en attendant la présentation d'ici l'été, par Bruxelles, d'un plan d'action pour l'acier européen.

Elle demandera "l'élaboration d'un plan d'action européen" pour "une sidérurgie durable, innovante et créatrice d'emplois".

Ces revendications sont portées par les syndicats européens d'ArcelorMittal et la fédération européenne IndustriAll qui appelait jeudi à la mobilisation pour la sauvegarde des outils de production et des emplois.

Des motions ont été déposées dans les sous-préfectures de Thionville (Moselle) et Dunkerque (Nord) pour "attirer l'attention des pouvoirs publics", "faire pression sur Mittal pour qu'on ait des embauches et renouer le dialogue social", selon Philippe Collet (CGT). A Istres (Bouches-du-Rhône), les syndicats ont exprimé leurs "inquiétudes pour l'avenir", selon Michel Tosi (CFDT).

A Florange, une trentaine de salariés a bloqué dans la matinée l'accès aux bureaux, en guise d'"avertissement" avant l'ouverture de négociations sociales prévue mi-avril, rapporte Frédéric Weber (FO), selon lequel les syndicats n'accepteront "aucun licenciement, aucune mobilité forcée".

afp (actualisé à 16h23)

Compte rendu CE de Mars 2013





mercredi 3 avril 2013

Edouard Martin :"Montebourg a fait le boulot mais s'est fait lyncher par la politique politicienne" ...

Le leader de la CFDT d'ArcelorMittal Florange était l'invité du e1213 de Mathieu Morel, mercredi 3 avril 2013, à la veille de la sortie de son livre "ne lâchons rien" qui raconte sa vision des 18 mois de bataille des salariés face à Mittal.
Ecrit avec les journalistes Marie-Pierre Courtellemont (France 3) et Vanessa Hirson, "Ne lâchons rien" est publié par les éditions du Cherche Midi à partir de jeudi 4 avril 2013.

Edouard Martin y raconte son enfance, son usine et le combat pour la sauver. L'occasion de dire sa vérité sur l'attitude des responsables politiques, de Droite comme de Gauche. Sans concession.

Le syndicaliste était l'invité de Mathieu Morel dans le JT interactif de la mi-journée mercredi 3 avril 2013.




http://lorraine.france3.fr

mardi 2 avril 2013

Florange : Édouard Martin se livre et règle ses comptes ...


"Ne lâchons rien !" signé par le leader de la CFDT d'ArcelorMittal à Florange paraît ce jeudi. Edouard Martin raconte son parcours et revient, évidemment, en longueur, sur le conflit social à Florange. Et il n'oublie pas, au passage, d'égratigner ceux qui ont "trahi" le mouvement.

"Ne lâchons rien !", aux éditions du Cherche Midi  © Editions du Cherche Midi

Après "Florange, la tragédie de la gauche" des journalistes Valérie Astruc et Elsa Freyssinet, c'est au tour du leader de la CFDT d'ArcelorMittal de publier sa version du dossier Florange. Son livre "Ne lâchons rien !" paraît ce jeudi aux éditions du Cherche Midi.

Mais dans cet ouvrage, Édouard Martin raconte également son parcours, de sa jeunesse en Andalousie sous la dictature de Franco à son arrivée en Moselle. Et c'est un Édouard Martin coupé en deux que l'on découvre.

"Des branlées"

Une première moitié de sa vie passée à fuir la dictature de Franco, à se cacher et à se faire le plus discret possible, comme le lui demandent ses parents. Puis c'est l'arrivée à Amnéville où il raconte être "l'unique famille d'Espagnols qui ne parlent pas français", avec les brimades, les moqueries et les coups. Édouard Martin prend "des branlées" pendant des années. A l'époque, "ça bouillonne en moi", jusqu'au jour où "le volcan explose".

Et alors, le petit Édouard devient grand. Et décide que non, plus jamais il ne se taira, ni ne baissera les yeux. Mais pour cela, écrit-il, "il faut faire ses preuves". Dans les études d'abord, au travail ensuite.

Une grande gueule qui devient leader


Ainsi, pendant les trois premières années de sa vie professionnelle, "je suis un robot. Je fais mon job, et je ne l'ouvre pas." Ce n'est qu'après qu'il entre dans le monde des syndicats. "J'ai désormais une grande gueule, on me propose alors de devenir un leader".


Edouard Martin, à Florange, en octobre 2011.  © Photo PQR/L'Est Républicain
Le leader de la CFDT profite également de ce livre pour régler ses comptes, et notamment avec le Premier ministre. Jean-Marc Ayrault auquel il consacre d'ailleurs deux chapitres et dont il dénonce le manque de courage politique et la volonté de "détruire" Arnaud Montebourg.

Jean-Marc Ayrault ? Il l'appelle "l'autre"


Édouard Martin au micro de Bertrand Queneutte.


"Le coup de poignard, dit-il, le Premier ministre nous l'inflige le 30 novembre au soir. À la télévision, Jean-Marc Ayrault l'annonce : "Pas de repreneur. Pas de nationalisation." Abasourdi, Édouard Martin adresse aussitôt un SMS à Aurélie Filipetti : "C'est confirmé, la trahison est totale", suivi de 15 points d'exclamation. Encore aujourd'hui, le syndicaliste n'a pas digéré l'attitude de celui qu'il appelle désormais "l'autre".

Arnaud Montebourg "a fait le job"

Pas épargnés non plus, les conseillers qui gravitent autour des ministres et du président. Édouard Martin ne les supporte pas. Il raconte notamment la visite de Nicolas Sarkozy à Gandrange. À la tribune, le président annonce à l'époque une injection de capitaux dans l'usine. "Mais moi, je ne l'écoute pas. Je suis derrière, mon casque sur la tête. Tout près des conseillers. Et je vois leur mine effarée. Ils murmurent : "Mais que fait-il, il est fou ?". Les conseillers ne me voient pas, ils ne savent pas qui je suis, mais moi si. Et ils me dégoûtent."

En revanche, dans le livre, il lave l'honneur d'un Arnaud Montebourg qui selon lui "a fait le job".

Enfin il n'exclut pas non plus, et c'est peut-être là la troisième vie de l'Espagnol, de débarquer prochainement dans la vie politique.

Édouard Martin n'exclut pas une reconversion politique. Il l'a dit à Bertrand Queneutte.

http://www.francebleu.fr